Projet Agricole et Alimentaire : des formations à destination des élus

Dans le cadre du Projet Agricole et Alimentaire Territorial, la Communauté de communes, en partenariat avec la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne et Agrobio 35, organise des sessions de formations des élus et techniciens du territoire pour se familiariser avec le monde agricole et les différentes pratiques.

En février 2024, un groupe d’élus avaient eu l’occasion de visiter une exploitation laitière à Meillac. Réunis mi-avril pour nouvelle journée de formation, une quinzaines d’élus et techniciens ont pu échanger autour de différents enjeux.

Celui de la qualité et quantité de l’eau et des différents usages de l’eau en agriculture. La matinée a permis d’évoquer les questions de l’utilisation des pesticides ou encore l’impact du changement climatique sur les sècheresses et la ressource en eau.

La journée s’est poursuivie à Plesder pour découvrir la ferme de Elise et Frédéric Delarocheaulion.

Installée depuis près de 20 ans sur la commune de Plesder, l’exploitation familiale était dans un premier temps dédiée à la production de lait, puis à l’élevage de génisses et la culture de céréales. Depuis 2022, pour pérenniser l’exploitation et sécuriser leurs revenus et ceux de leurs salariés, les exploitants ont mise en place une unité de méthanisation : le projet d’une vie !

Des activités complémentaires

Sur leurs 257 ha de terres, Elise et Frédéric cultivent des produits variés : des céréales, de la pomme de terre qui sert notamment à fabriquer les chips bretonnes, mais aussi des surfaces en prairies et cultures pour l’autoconsommation sur l’exploitation pour l’alimentation des génisses et la méthanisation.

L’une d’entre elles, la silphie a la particularité d’être zéro phytho, d’avoir une durée d’implantation d’environ 25 ans et d’avoir une fleur très appréciée des abeilles (installation de ruches à proximité). Les prairies ont également l’avantage de préserver les sols et leurs vertus pour la qualité de la ressource en eau. La ferme est située à proximité d’un captage d’eau potable dont le périmètre impose des restrictions en matière d’utilisation des sols pour certaines cultures et l’usage de certains produits.

 

Elise et Frédéric poursuivent également l’accueil de génisses : ce sont 120 génisses qui sont élevées dans l’exploitation. Elles arrivent à 20 jours de vie, sont inséminées sur place puis retournent mettre bas dans leur exploitation d’origine.

La méthanisation : un cercle vertueux

Les matières végétales cultivées sur place, le fumier des génisses mais aussi le lisier d’un éleveur de porc voisin ou encore le fumier des volailles d’un élevage de poules pondeuses situé à proximité, permettent d’alimenter l’unité de méthanisation.  Ces matières solides et liquides sont introduites dans le méthaniseur puis chauffée à 42°C. Les bactéries les transforment en deux produits :

  • Le biogaz, injecté, après épuration en biométhane, dans les réseaux de distribution GRDF pour être consommé par les habitants et entreprises : chauffage, eau chaude, cuisson, électricité, carburant ….
  • Le digestat, utilisé en fertilisant organique et qui présente lui aussi de nombreuses vertus : faiblement odorant, il participe au maintien de la quantité de matière organique dans les sols, réduit la perte d’azote et de gaz à effet de serre sur les stockages et épandages et élimine la plupart des virus et parasites.

L’utilisation de ce digestat comme engrais a permis à Elise et Frédéric de réduire leur consommation d’engrais chimique de 150 tonnes par an.

Une activité raisonnée, ancrée localement dont les bénéfiques écologiques ne sont plus à démontrer.

Une énergie verte et raisonnée

« L’énergie il faut en produire, et le plus vertueusement possible » affirme Sébastien Delabroise, Vice-Président en charge de l’environnement, des transitions, de l’énergie et des mobilités à la Communauté de communes.

La méthanisation est un moyen de produire de l’énergie verte localement. Les 75 m3 de gaz injecté dans le réseau par heure par l’unité de méthanisation de Elise et Frédéric permettent d’alimenter les communes alentours en gaz vert : l’unité de méthanisation fournit 100 % des besoins de la commune de Plesder en biométhane.

Les réseaux de distribution gérés par GRDF permettent ensuite de distribuer le gaz dans les zones où il y a un besoin via un maillage et des rebours pouvant aller jusqu’à Saint-Malo ou Rennes.

Avec 5 unités de méthanisation implantées sur le territoire (2 à Pleugueneuc, 1 à Saint-Domineuc, 1 à Meillac et celle à Plesder) le territoire de la Bretagne romantique est couvert à 91% par du biomethane.

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